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Le Cacao au Costa Rica

Le Cacao au Costa Rica

La géographie diversifiée du Costa Rica, avec ses plaines côtières, ses hautes terres et ses sols volcaniques, crée un terroir unique qui influence les profils de saveurs du cacao costaricien. Les variétés Criollo et Trinitario, cultivées dans différentes régions, produisent des chocolats aux saveurs variées, allant des notes fruitées et florales aux arômes plus noisettés et épicés.

Des régions comme les montagnes de Talamanca et la vallée centrale commencent à être reconnues pour produire un cacao distinct, mettant en valeur l’impact du terroir sur les nuances de saveur du chocolat costaricien.

L’Origine du Cacao au Costa Rica

Le cacao au Costa Rica remonte à l’époque précolombienne, lorsque les populations indigènes, y compris les Chorotegas et les Borucas, cultivaient et vénéraient l’arbre à cacao. Le cacao avait une grande importance culturelle et spirituelle, utilisé dans des cérémonies et comme forme de monnaie. Avec l’arrivée des colonisateurs espagnols, le cacao est devenu intégré à l’économie coloniale.

Dans l’ère post-coloniale, l’industrie du cacao au Costa Rica a connu une période de déclin, en raison des maladies affectant les cacaoyers et du passage à d’autres cultures. Ce n’est qu’à la fin du 20e siècle que le Costa Rica a connu un renouveau de l’intérêt pour la culture du cacao.

Le Cacao et les Peuples Bribris du Costa Rica

Les peuples indigènes de la région de Talamanca, les Bribris, ont une tradition du cacao très riche. Les Bribris cultivent et récoltent le cacao depuis des temps immémoriaux. Avant 1950, les Bribris utilisaient principalement le cacao à des fins de subsistance, médicinales et rituelles.

Les habitants de Yorkin se souviennent avoir commencé à produire du cacao à des fins commerciales autour de 1950, lorsque le gouvernement costaricien construisit une route reliant Yorkin à d’autres villes, ce qui facilita l’accès au marché. Plusieurs intermédiaires dans la région achetaient alors cette culture. La production de cacao devint l’activité principale des familles de Yorkin entre 1960 et 1979. Cependant, en 1979, l’industrie du cacao connut un déclin majeur lorsque les plantations de cacao du Costa Rica furent frappées par la monilia, un pathogène fongique. Depuis lors, les Bribris ont mis en place plusieurs méthodes organiques pour lutter contre ce ravageur, et la production est de nouveau en hausse.

Le Cacao au Costa Rica

En raison des problèmes survenus dans les années 1970, les Bribris ont décidé de revaloriser et de récupérer leurs pratiques culturelles, qui constituent également une réponse agroécologique au changement climatique. Dans cette logique, les Bribris appliquent plusieurs systèmes agricoles synergétiques tels que le Chamugrö, le Ditsö et le Witö.

Plus de quarante ans se sont écoulés depuis que la peste les a frappés, mais les Bribris s’en souviennent toujours pour démontrer leur capacité de résilience, héritée de leurs codes culturels.

La conception du développement des Bribris place la valeur collective avant la valeur individuelle, suppose l’existence d’une interconnexion avec les éléments de la nature, et les protège et intègre comme faisant partie de leur famille ancestrale. Cette conception les conduit à chercher des réponses dans le passé pour avancer vers l’avenir. Ainsi, face aux changements que d’autres cultures souhaitent leur imposer ou qu’ils souhaitent eux-mêmes intégrer, ils cherchent à préserver leur culture.

Le cacao a une signification particulière dans la culture BriBri. Selon leur croyance, l’arbre de cacao est féminin. À l’origine, l’arbre était une femme et Sibú s’est transformé en arbre. C’est pourquoi les branches de cacao ne sont jamais utilisées comme bois de chauffage et seules les femmes ont le droit de préparer et de servir la boisson sacrée.

Les BriBri utilisent le cacao au Costa Rica lors de cérémonies spéciales et de certains rites de passage, comme la célébration des premières menstruations d’une fille. Actuellement, plusieurs associations de femmes BriBri produisent du chocolat bio fait à la main, ce qui les aide dans leurs moyens de subsistance et fournit à leurs familles les biens essentiels.

Le Système Chamugrö pour la Culture du Cacao

Dans le système Chamugrö, les arbres à bois et les arbres fruitiers sont intercalés, avec des bananiers et des plantains plantés pour ombrager le cacao, ainsi que de nombreux autres arbres fruitiers comme la guaba ou le pejibaye. Le Chamugrö est également un corridor biologique et un habitat pour les oiseaux et les mammifères ; il sert de barrière biologique limitant le développement des ravageurs, protège le sol de l’érosion et rend l’utilisation des nutriments plus efficace en recyclant la matière organique. Le Chamugrö contribue aussi à la capture et à la fixation du carbone positif, pouvant atteindre jusqu’à 200 tonnes par hectare.

Production Durable de Cacao et de Chocolat au Costa Rica

Outre les BriBri, de nombreux autres producteurs et chocolatiers sont engagés dans la culture du cacao et la fabrication du chocolat au Costa Rica. La durabilité est un axe central de l’industrie du cacao du pays. Des organisations telles que la Fondation du Cacao du Costa Rica (FUNDOAGRO) et le Ministère de l’Agriculture du Costa Rica jouent un rôle actif dans la promotion de pratiques agricoles durables, en offrant une assistance technique aux agriculteurs et en soutenant des initiatives visant à améliorer la qualité du cacao au Costa Rica.

Les agriculteurs costariciens adoptent de plus en plus des pratiques biologiques et agroforestières, préservant ainsi la biodiversité et maintenant l’équilibre écologique des plantations de cacao. Ces efforts bénéficient non seulement à l’environnement, mais contribuent également au bien-être social et économique des communautés locales impliquées dans la culture du cacao.

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